A l’occasion du 10ème Forum Français de la Formation Ouverte à Distance (FFFOD) en novembre 2012, Arsenic est intervenue sur le Thème “Les Compétences numériques chez les Jeunes”.
Vous trouverez ci-après le support multimédia ainsi que l’intégralité du discours de Yves SIBILAUD, Président d’Arsenic.
“Bonjour, je suis Yves Sibilaud, le président d’Arsenic qui est la Fédération des professionnels de la médiation numérique en Paca, 300 lieux représentés essentiellement par les 160 ERIC – Les Espaces Régionaux Internet Citoyen-. Ce sont des lieux répartis sur tout le territoire régional, ils accueillent tout type de publics, soit environ, selon l’OBTIC PACA, 400 000 personnes par an et pour 100 ETP professionnels (Animateur multimédia)
Mon propos aujourd’hui se concentrera essentiellement sur la notion d’usages numériques chez les jeunes adultes.
Pour faire simple, on a pour habitude de présenter l’économie numérique selon 3 piliers :
– Tout d’abord l’infrastructure. Ce qu’on pourrait appeler « les tuyaux » : le fil de téléphone, les pilonnes GSM, la fibre optique, le Très Haut Débit, etc. A titre d’exemple, le plan très haut débit pour tous d’ici 2022 coûtera a minima 6 milliards d’euros en France.
– Ensuite, viennent les services et contenus qui transitent par ces infrastructures. C’est le e-commerce, la e-administration, la publicité en ligne, la vidéo en streaming, la banque en ligne, etc. On retrouve là des géants de la production de services en ligne comme Google, Amazon, Orange, Le Monde, etc.
– Enfin, arrivent les Usages et derrières les usages, on trouve bien entendu les usagers. C’est-à-dire vous et moi, tout à la fois consommateurs, citoyens, administré du service public, malade, sportif, handicapé, demandeur d’emploi, parent d’élève, créateur d’entreprise, etc. Bref tout ceux qui sont censés s’abonner, acheter, communiquer et utiliser les infrastructures et les services numériques.
La Société de l’Information consistant alors, selon notre point de vue, en un juste équilibre entre ces 3 piliers.
Or force est de constater qu’après « avoir creusé la terre 3 fois » pour y passer des tuyaux toujours plus gros, à grand renfort de fonds publics d’ailleurs, et après avoir mis en place sur le Net de façon quasi inéluctable des services indispensables au quotidien comme la déclaration de revenus ou la gestion de vos relations amicales ; on en revient finalement à se demander qui utilise tout cela, de quelles compétences a-t-on besoin, est-ce qu’en observant ces utilisateurs on ne trouverait pas de nouveaux usages ?
Prenons le cas du SMS. A l’origine le SMS a été mis en place afin que les opérateurs puissent envoyer des messages de services à leur client. Depuis, près de 200 000 SMS sont envoyés chaque seconde en France. Une technologie détournée par les usagers eux-mêmes et qui n’avait pas été imaginé par les opérateurs…
La galaxie des usages numériques
Et aujourd’hui la question des usages se pose de façon plus importante car on se rend bien compte que le retour sur ces investissements autant publics que privés n’est pas suffisant et qu’on a trop longtemps négligé celui qui était au bout du tuyau en partant du principe que l’offre allait entraîner la demande. Mais la réalité est que l’usager revendique des choses et a besoin d’être accompagné pour pouvoir évoluer dans une Société de l’Information qui aujourd’hui échappe même aux plus aguerris : on parle aujourd’hui de Crowdfunding, de Tiers-Lieux, de FabLabs, de MOOC, de LiveTweets, de Serious Games, d’OpenData, et j’en passe…
Les acteurs de la médiation numérique que je représente se positionne clairement comme accompagnateurs des usagers afin que ceux-ci soient pleinement acteurs de la révolution numérique et les sortir du rôle passif de simple consommateur dans lequel certains pensaient les y laisser…. Car si il y a une fracture numérique, elle est entre ceux qui savent et les autres
Je vais maintenant parler d’une catégorie plus précise d’usagers qu’on imagine nés et à l’aise dans le numérique : les jeunes.
La génération numérique a besoin d’accompagnement.
Je vais commencer en vous reportant une dépêche AFP : il y a quinze jours, un jeune picard de 20 ans comparaissait pour avoir détourné les communications de près de 17 000 Smartphones sous Androïd. L’astuce consistait à proposer des petits logiciels gratuits qui appelaient des numéros surtaxés à l’insu de l’utilisateur.
Dans la presse, il expliquait : « J’étais au lit, et j’ai eu cette idée. Je n’avais jamais travaillé sur Android. Je suis allé à mon PC et je l’ai fait. Ça m’a pris une heure ». Il est important de noter qu’il est totalement autodidacte en informatique. Il dit qu’il a fait cela pour se faire remarquer par un employeur pour travailler comme développeur.
Finalement, le préjudice est estimé à un demi-million d’euros et l’auteur a été condamné à 6 mois de prison avec bracelet électronique (un comble ! LOL)…
Plusieurs éléments de cette histoire sont remarquables, selon le point de vue auquel on se place :
– Un jeune ayant quitté l’école en 3eme a réussi à créer en 1 heure un logiciel de détournement de communication sur une plateforme mobile.
– 17 000 personnes ont installé un logiciel sans en avoir validé au préalable l’auteur et son fonctionnement
– Le système mis en place, bien que grossier, a généré un gain d’un demi-million d’euros en quelques jours
– Au final, ce garçon a encouru 6 mois de prison.[1]
Ce jeune homme, pourrait être un de nos stagiaires, un de nos apprentis, un de nos salariés en insertion. Ou tout simplement un de nos enfants.
Par cette histoire, je veux pointer du doigt que les jeunes adultes sont peut-être nés dans le numérique, mais pour autant le développement de leurs compétences est-il accompagné ou validé ? Qui propose à ces jeunes de transposer des compétences ludiques et sociales du numérique vers des usages créatifs ou professionnels ?
On parle même parfois de « mésusages » pour évoquer des pratiques mono-sites, mono-outils, etc. pour lesquelles les jeunes ont développé des capacités qu’ils ont du mal à appliquer sur d’autres outils ou services.
Je pourrais vous citer de très nombreux exemples de jeunes virtuoses dans l’utilisation de Facebook ou de Twitter, incapables d’utiliser pour autant un traitement de texte ou de structurer un e-mail à l’attention d’un employeur.
Le métier des acteurs de la médiation numérique que je représente autour de cette table ronde consiste justement à accompagner chaque jour ces publics dans leurs usages numériques.
Des usages qui vont, et c’est presque une lapalissade de le dire, très vite, se renouvellent sans cesse et qui nous incitent à dire que le positionnement professionnel des acteurs de la médiation ou de la formation vis-à-vis des adolescents et des jeunes adultes nécessitent une perpétuelle ré-évaluation de nos pratiques en lien avec une veille toute aussi permanente, afin de mieux comprendre les enjeux pour mieux accompagner
Les poncifs et raccourcis sur la génération Y.
D’ailleurs nous devons faire face à des représentations, des poncifs généralisés et anxiogènes sur ce que beaucoup appellent trop facilement la Génération Y.
Je prends comme exemple l’UNAF de Charente[2] qui a travaillé en 2009 sur le rapport des adolescents au numérique. Je cite l’introduction de leurs travaux : « Si les adultes entretiennent avec la société de l’information un rapport essentiellement fonctionnel, il n’en va pas de même des adolescents de 2009. Ayant grandi un portable dans une main, une souris dans l’autre, ces jeunes sont en train d’inventer une nouvelle culture numérique, dont les codes leur sont spécifiques. Derrière leurs écrans et grâce à leurs claviers « magiques », ils se jouent des identités, des savoirs, de l’orthographe et des autres. La jungle technologique est devenue leur terrain de jeu favori. Les « ados » y passent un temps infini, ce qui inquiète légitimement les parents. Les enfants et les adolescents passeraient 1 500 heures devant les écrans ! Cette Toile gigantesque et fascinante a donc sur eux un impact considérable. »
En un seul paragraphe, on évoque donc une nouvelle culture, des codes spécifiques, de la magie, la jungle, l’inquiétude légitime, l’impact, etc. On hésite à penser à une invasion ou à une guerre…
Alors, entre des institutions qui s’affolent et des parents qui s’inquiètent, voire qui renoncent, il est plus que nécessaire de se poser la question du « Comment-faire ».
On pourrait prendre le cas des jeux vidéo : doit-on, à l’école comme dans les Organismes de Formation, en interdire l’usage alors que 94% des jeunes de moins de 25 ans y jouent au moins 1 fois par jour ? Certains parlent de Gamification de la société et il est possible de rebondir sur cette tendance par le biais par exemple des Jeux Sérieux, les Serious Games, qui proposent d’accéder à des contenus formatifs par le biais du jeu vidéo. D’ailleurs en matière animation numérique la France est au 3eme rang mondiale et 75% des salaries ont au plus 40 ans
Autre exemple, devons-nous contrôler ou interdire l’accès à Facebook ou à Twitter dans nos lieux ? Pouvons-nous essayer de détourner ces outils et ces services au profit de nos missions ?
Récemment encore, un groupe de jeunes peu-qualifiés fréquentaient l’espace multimédia d’un centre social à Marseille pour utiliser essentiellement Facebook. Lorsque leur accompagnatrice à l’emploi a voulu les inciter à mettre en forme leur CV sur un logiciel de traitement de texte, elle s’est rapidement aperçue qu’il leur était difficile de transposer leur savoir-faire numérique vers un logiciel aussi rigide que Word ; sans compter que la notion même de CV pour un jeune sans qualification n’ayant jamais travaillé ne leur paraissait pas forcément pertinente… Et c’est peu dire…
Face à cela, l’accompagnatrice a proposé à ces jeunes de créer un compte Facebook professionnel, déconnecté de leurs activités personnelles. Ils ont alors invité des entreprises, des associations, des professionnels, des revues spécialisées, etc. à se joindre à leur liste d’amis ; se constituant ainsi une identité professionnelle numérique sur la base d’un outil qui leur semble évident à manipuler et porteur de sens…
Il a donc fallu à cette professionnelle adapter ses méthodes et ses outils pour accompagner ce public que Michelle Serres appelle Petite Poucette.
Petite Poucette, c’est cette génération si adroite dans l’envoi de SMS. Mais pour lui, le passage de l’analogique au numérique est tout aussi révolutionnaire que le passage de l’oral à l’écrit, ou de l’écrit à l’imprimé. De nouvelles façons de penser se construisent dans un monde qui plus est en crise. En tant que professionnels, nous nous devons donc de faire évoluer nous aussi nos façons de penser ; il est inenvisageable de rester impassibles.
Il s’agit donc de faire un double effort : celui de nous adapter sans cesse et celui d’aller vers des jeunes qu’on pense déjà engloutis par le grand méchant web…
Une place de citoyen, des aspirations différentes.
Le texte de l’UNAF disait que les « jeunes sont en train d’inventer une nouvelle culture numérique ». C’est vrai. Et cette culture numérique repose sur un rapport à l’autre, à la société et même à la vie privée qui diffère des générations précédentes.
Il y a encore 10 ans de cela, le summum de la connaissance s’appelait Encyclopedia Universalis. Dorénavant, un jeune de 25 ans aura fait ses études avec comme référence encyclopédique Wikipedia : une encyclopédie mondiale, collaborative, auto-gérée et Open Source. Avec un fonctionnement que les spécialistes du management appellent horizontal en lieu et place des schémas verticaux, pyramidaux.
Tout le monde est porteur d’un savoir ou d’un savoir-faire. Je peux accéder à l’intelligence de l’autre tout en pouvant partager la mienne. Une démarche qui touche dorénavant les pouvoirs publics dans le mouvement de libération des données publiques, ce qu’on appelle l’« Open Data », l’Etat ou les collectivités rendent ainsi visibles leurs données et permettent petit à petit aux citoyens de les compléter. La Région Paca est d’ailleurs particulièrement dynamique sur ce point.
Ces notions de réciprocités et de partage, on les retrouve par exemple dans la consommation collaborative ou dans les médias numériques citoyens participatifs qui permettent à tout un chacun de s’exprimer, d’interroger son territoire et de donner son savoir. Avec ces nouveaux médias, on voit émerger de nouvelles formes d’action citoyenne.
Je profite d’ailleurs d’être ici à l’Hôtel de Région pour rappeler queles EOEP ont été et restent des précurseurs sur ces thèmes puisque la réciprocité et le partage de connaissance font partie du cadre d’intervention des ces lieux en activant des pratiques collaboratives, de co-construction de contenus, de modalités pédagogiques ouvertes contribuant ainsi à une économie de la connaissance…
Par contre, si on pousse le sujet du partage et du fonctionnement vertical, le mouvement Anonymous est symbolique de cette parole qui refuse l’autorité confiée à quelques-uns, qui prônent le collectif et utilisent le numérique comme outil d’intervention et de manifestation. D’ailleurs ce sont eux qui dernièrement ont dénoncé le harceleur du web qui avait entraîné le suicide de la jeune Amanda de Vancouver.
Et j’en profite d’ailleurs pour poser une question un peu provocatrice : que ferez-vous lorsqu’un de vos stagiaires se revendiquera du mouvement Anonymous, qu’il vous demandera pourquoi vous utilisez des logiciels propriétaires, si le compte Facebook du centre de formation est bien paramétré pour protéger sa vie privée, comment la gouvernance de l’association lui permet d’y être associé, de quelle façon il pourra utiliser son Smartphone bien plus puissant que l’ordinateur qui lui est confié durant sa formation ? …
On a là à faire avec un stagiaire, un jeune, un citoyen, un militant, un connecté, un technophile, etc.
La mobilité
Puisque nous sommes ici dans le cadre du Forum de la Formation Ouverte à Distance, j’aimerais aussi évoquer avec vous le rapport des jeunes aux usages mobiles du numérique.
Lorsque les pionniers de la FOAD (Cf. Téléform en Région), ont contribué à l’évolution de la formation, le O de ouvert s’entendait comme un accès démultiplié et permanent aux ressources pédagogiques et sans l’accès à internet dans un premier temps.
L’internet a introduit le e Learning, puis les outils numériques ont amplifié la notion de mobilité.
Pourtant il demeure dans l’imaginaire du pédagogue, celui qui transmet les connaissances, que les plates-formes de formation à distance, sont souvent imaginées avec un accès au calme, assis sur une chaise devant un bureau.
Mais pour les jeunes, et de plus en plus les moins jeunes, la FOAD voudra dire : me former partout, tout le temps, avec l’équipement que je veux.
L’opposition apparente de mobilité et de sédentarité doit être comprise par le formateur comme une ouverture, dans l’accès aux connaissances qui en même temps renforce son action dans le champ de l’évaluation, car quelle que soit les modalités d’apprentissages, à un moment ou un autre la question de la validation mais surtout la certification revient au formateur
Le connectivisme.
Et comme je le disais tout à l’heure, on parle aussi de jeunes reliés les uns aux autres en permanence. Des interconnexions qui facilitent l’Intelligence Collective.
C’est d’ailleurs cette notion d’interconnexion (certains parlent même de « Connectivisme[3] ») qu’on retrouve dans les MOOC –Massive Open Online Courses ou Cours en ligne ouverts de façon massive-.
Il s’agit de plateforme en ligne d’enseignement. Jusque-là, rien de bien différent aux plateformes de FOAD traditionnelles. Parmi les plus connues, celles de Stanford ou d’Harvard. Mais à la différence d’un site où l’on retrouve des cours sous forme de texte ou de vidéos, un MOOC est auto-géré par des apprenants qui se corrigent, s’entraident, développent des supports de cours, inventent des exercices, etc. par l’intermédiaire des réseaux sociaux et des forums. Avec en moyenne un temps de réponse à une question de 22 minutes !
Et le terme de massif permet de donner la mesure de ces plateformes. Ainsi, Coursera, une start-up proposant un MOOC réunissant les grandes universités américaines a réussi à réunir son premier million d’utilisateurs en deux fois moins de temps que Facebook !
Le premier MOOC français[4] a débuté il y a quelques semaines seulement et déjà plusieurs milliers de personnes s’y connectent chaque semaine pour suivre un cours. Ce MOOC est intéressant à plus d’un titre : il a été créé grâce à des échanges via Twitter, il n’est à l’initiative d’aucune institution ou acteur de la formation et le sujet principal est celui de l’apprentissage en réseau et la création d’environnements personnels d’apprentissage…
Et ce qui me semble d’autant plus intéressant, c’est que les MOOC développent des compétences « non techniques » qui vont intéresser les entreprises : le travail en équipe, l’apprentissage, le partage, la communication, l’aptitude à fournir un service, etc. Des qualités qu’on peine à identifier et valoriser dans des cursus traditionnels…
Cela renvoi à la volonté de nombre de formateurs convaincus que leurs stagiaires doivent acquérir des capacités d’autonomie et des compétences transversales pour un meilleure insertion professionnelle ou dans la société
Les compétences numériques de base
Puisque j’évoque la notion de compétences, je voudrais finir sur ce que nous appelons à Arsenic les Compétences Numériques de Base.
En effet, que ce soit dans les Espaces Publics Numériques, dans les écoles ou dans les organismes de formation, nous utilisons de très nombreux référentiels prétendant aborder le minimum de compétences permettant d’être suffisamment autonome dans la Société de l’Information.
Mais finalement, lorsqu’on regarde ces référentiels de plus près, qu’il s’agisse du B2i, du C2i, du PIM, du PCIE, ou encore bien d’autres, on se rend compte qu’ils ne proposent de travailler que les compétences manipulatoires du numérique : comment communiquer, comment créer, comment chercher et comment maitriser son environnement informatique.
Cela se traduit généralement par des ateliers thématiques traitant des tableurs, de la recherche d’information sur Internet, de la retouche photo, de la gestion des e-mails, etc.
Ceci dit, ces compétences numériques ne traitent que du « Comment faire » et à aucun moment du « Comment ça marche ». Je reviens encore à cette notion de Culture numérique, car en effet, une culture numérique est née : lire un écran, user de la tactilité de l’écran, utiliser les réseaux sociaux, critiquer les résultats des moteurs de recherche, pratiquer l’écriture et la lecture hypertexte, la virtualité de l’information, l’interactivité, assurer sa veille, gérer sa sérendipité en ligne, etc. Autant d’aspects qui ne sont pas abordés par les référentiels actuels et qui interrogent le « formateur / éducateur » sur ce qu’il veut transmettre : peut-on développer une compétence en recherche d’information si on ne sait pas lire un écran, si on ne sait pas ce qu’est un lien Hypertexte, si on ne sait pas que l’information centralisée sur une page de résultat est répartie partout dans le monde, si on se sait pas critiquer ces résultats, si on ne connaît pas l’implication légale du partage d’une information, etc.
Nous ne pouvons plus nous contenter d’accompagner la seule manipulation d’outils, nous devons travailler sur la culture numérique qui les entoure. Et c’est d’autant plus nécessaire que les plus jeunes vont évoluer de facto dans cette culture et qu’ils n’auront pas toujours le recul pour la comprendre et la critiquer le cas échéant.
Conclusion
Pour conclure, je voudrais citer le docteur Marc Valleur, psychiatre spécialiste des addictions, qui a travaillé avec l’INPES[5] sur une étude portant notamment sur l’utilisation des jeux vidéo chez les adolescents. Quand on lui demande[6] s’il constate une augmentation de la dépendance numérique chez les jeunes, sa réponse est d’une grande clarté : « Oui c’est un constat que l’on partage, mais nous sommes tous en train de devenir dépendants de ces outils, pour le meilleur et pour le pire. Comme nous sommes devenus dépendants de l’électricité, de la voiture, etc. Il n’y a pas que les plus jeunes qui sont concernés, et de toute façon c’est un mouvement inéluctable. Ce qu’il faut, c’est adapter l’éducation pour intégrer l’existence des smartphones, d’Internet, etc. dans ce qu’on apprend aux enfants. Plus tôt on leur apprendra les bons usages, plus tôt on leur montrera comment décrypter les images qu’ils captent sur tous ces écrans, mieux ça se passera par la suite. »
Je vous remercie de votre attention.
[1] http://www.01net.com/editorial/579605/un-hacker-amienois-comparait-pour-avoir-pirate-17-000-smartphones/
[2] http://www.unaf.fr/spip.php?article9523
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Connectivisme
[4] http://itypa.mooc.fr
[5] ‘Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
[6] http://www.20minutes.fr/web/997567-ados-accros-web-nous-tous-train-devenir-dependants