Constat
L’apparent succès de l’OpenData depuis quelques années masque le fait que seuls des acteurs économiques ont su identifier le potentiel de transformation de ces données publiques en produits ou services. Souvent cité comme un des leviers de croissance de l’Economie numérique, l’OpenData ouvre donc des perspectives de marchés qui restent cependant à concrétiser.
Mais au-delà du marché économique de l’OpenData, nous faisons le constat sur les territoires d’un besoin et d’une demande de réutilisation publique et citoyenne des données publiques.
Ainsi des Parcs Naturels Régionaux souhaitent exploiter et valoriser les données concernant leur patrimoine historique, un collectif de locataire souhaite mettre en évidence les carences urbanistiques d’un quartier, des villages veulent développer la visibilité touristique de leur faune et de leur flore, un écomusée veut cartographier un parcours de découverte, le secteur caritatif veut établir une carte des maraudes à Marseille, une association veut indexer les initiatives européennes en région, etc.
Cependant, pour mettre en œuvre de telles réalisations, il est nécessaire de faire appel à des compétences en terme de développement informatique (gestion de bases de données, création d’applications mobiles, développement de sites web dynamiques, etc). En lien avec des initiatives comme les InfoLabs –espaces de médiation vers l’OpenData-.
Or, ces projets à forte valeur citoyenne et sociale s’inscrivent le plus souvent dans une logique de service au public ou d’Economie Sociale et Solidaire et non en termes de marché économique direct.
Par conséquent, les entreprises auront du mal à répondre à ces demandes, ou alors à des coûts rédhibitoires.
Proposition
C’est pourquoi nous proposons la mise en place durant le prochain Contrat de Pla Etat-Région d’une Communauté de développeurs citoyens pour le service au public au sein du réseau des Espaces Publics Numériques de la Région.
Sur la base d’une cartographie des compétences en développement informatique à l’échelle de la région, cette communauté sera mobilisée pour répondre aux besoins de la population et des territoires pour la création d’applications mobiles, de datavisualisations, de sites web, etc.
De plus, l’ensemble des réalisations sera diffusé dans le cadre de licences libres (ODBL, Creative Commons, GPL, etc.) afin de permettre un essaimage des actions réalisées.
Enfin, dans la mesure du possible, les projets seront réalisés dans le cadre d’ateliers de co-création en lien direct avec les habitants concernés.
Eléments de chiffrage
1 développeur citoyen par département.
1 chef de projet régional.
Création d’une plateforme de développement en ligne.
280 000 euros par an.